Même si cette notion peut encore paraitre désuette dans un monde où l’égoisme et la prédominance des hiérarchies organisent nos rapports, peut-on encore croire en cette valeur de base : l’humilité ?
Et si l’humilité professionnelle redevait une valeur de référence ?
En feuilletant Internet, la notion remonte à la surface :
Dans un marché mondialisé, où les problèmes gagnent sans cesse en complexité, personne ne saurait avoir toutes les réponses. C’est pourquoi l’humilité fait partie des traits de personnalité dont Lazlo Bock, vice-président directeur des ressources humaines chez Google, est à l’affût lorsqu’il recrute des cadres dirigeants (Harvard Business Review Lire l’article)
Après des décennies à rechercher le charisme et le charme chez de potentiels leaders, certains employeurs réalisent qu’ils ont manqué l’un des traits de caractère les plus importants de tous : l’humilité. (Wall Street Journal Lire l’article)
Proches de nos salariés et à l’écoute, nous reconnaissons les compétences et nous valorisons les prises d’initiatives. Nous proposons à tous d’évoluer dans un environnement où il fait bon vivre, travailler, se développer et où règnent des valeurs qui nous sont chères : humilité, passion et collaboration. (Petit Navire Recrutement Lire l’article)
Steve Jobs n’est pas spécialement réputé pour sa modestie. Et pourtant, au fil du temps, instruit par l’expérience et les revers (comme d’être licencié de sa propre entreprise), « son narcissisme sembla se combiner à une certaine humilité et c’est cette combinaison qui a fait d’Apple la société la plus importante dans le monde ». (Ouvrage Becoming Steve Jobs Lire l’article).
Chez RETINIUM, la première des valeurs que je martelais chaque jour (au risque de harcèlement), devant le travail et l’impertinence intellectuelle a toujours été l’humilité.
Ils étaient et sont partout ?
D’accord, il est loin le temps de ces nababs de nos bureaux qui faisaient même composer leurs numéros de téléphone par leur secrétaire, sorte d’esclave support de faire-valoir, de misogynie et souvent de mépris (dans les temps que les moins de vingt ans …).
Convenez tout de même que nous connaissons tous parmi nos collègues de bureau, peut-être nos amis, de ces êtres qui se sentent supérieurs et dont l’ambition dégouline sans pudeur, à grands affichages de salaires ou de primes ou pire de salariés à manager. Un tel étalage pourrait être acceptable si l’expertise technique et/ou managériale frisait l’excellence … Mais malheureusement ce n’est souvent pas le cas.
Humilité dans l’équipe
Chez RETINIUM, mes experts vous le confirmeraient, j’ai toujours prôné cette valeur comme base essentielle d’une vie en communauté et de la relation avec nos clients. Dans un groupe de travail, une hiérarchie imposée comme écrasante par un ou plusieurs sous prétexte de compétences ou d’études supérieures tue l’homogénéité et le partage sans compter les dégâts sur l’ambiance. Ne dit-on pas que l’intelligence se mesure à la simplicité avec laquelle elle s’impose aux autres ?
Dans le cadre des relations de travail, elle n’est possible que si l’on accepte de se remettre en question et de savoir écouter. Apprendre que l’on n’est peut-être pas le meilleur dans tous les domaines est un exercice qui n’est pas à la portée de tous ces « dirigeants ». Respectez les avis de ses collaborateurs, savoir reconnaitre leurs talents, les conduire à assumer des prises de position … une nouvelle approche d’un management ? Sur Internet, les articles se multiplient sur cette question, allant même parfois jusqu’à la suppression des hiérarchies professionnelles (Lire l’article)
Humilité avec les clients
Mais l’humilité doit aussi prévaloir dans les relations avec nos clients. La position de fournisseur, détenteur d’un savoir ou d’une expérience ne doit pas fausser une hiérarchie contreproductive et dénaturer les rapports. Par la proximité qu’elle engendre, elle peut conditionner l’acceptation d’une collaboration « parler le même langage », « parler d’égal à égal » … Parler d’accompagner un client induit par exemple cette relation d’humilité plutôt que celle dans un « donner des règles de fonctionnement« .
Mais attention, cette règle doit être réciproque ! Haro sur ces clients qui s’imaginent en position dominante voire écrasante sous le simple prétexte de remplir le chèque … Une collaboration devrait être d’abord un partenariat et donc la finalité commune d’un résultat le moteur d’une énergie commune dénuée de toutes pollutions hiérarchiques. Mais peut-être me fais-je encore des illusions sur le monde du travail ?
Ne pas écraser, savoir écouter, partager … devraient être les règles de nos fonctionnements en interne comme avec nos clients pour un quotidien plus sain mais à terme plus productif.
Je veux croire au retour de cette valeur fondamentale au risque d’être encore un peu seul !
« …L’humilité est le contrepoison de l’orgueil … »
Voltaire