Je suis étonné d’entendre les récriminations des uns et des autres sur les ondes ou à la télévision voire … 

Depuis quand un travail est-il moins pénible quand il est mieux payé ? Le salaire est-il toujours le révélateur d’une contribution à un chiffre d’affaires ou simplement le montant minimum réclamé pour vivre selon ses critères de confort ou amortir ses achats ? Doit-on être payé selon ses besoins ou selon ce que l’on a contribué à rapporter à l’entreprise et donc au capital collectif ?

Je sais bien que ce genre de propos est aujourd’hui politiquement incorrect et sans doute serai-je taxé d’affreux capitaliste sans cœur … Mais quand même :

Pour un commerçant, le salaire est directement relié à sa performance : il retire de sa caisse tous ses frais, ce qu’il reste est son salaire. Simple.

Pour une petite entreprise le constat est théoriquement le même, tant que chaque salarié peut mesurer sa contribution aux résultats du groupe. Sa conscience professionnelle et son étique de groupe doivent le persuader qu’il appartient à un appareil production collectif et qu’il détient donc lui aussi une part de son succès et donc de ses résultats.

Dans une grande société et plus encore dans une administration, ce lien entre production et salaire n’existe plus. Chacun travaille – avec ou sans risque … – selon ses critères d’efficacité et d’implication. La tentation est donc assez grande d’imaginer que le poids du travail est moindre quand il est mieux rémunéré. D’où les dérives que l’on constate ici et là, avec plus ou moins de retombées médiatiques : absentéisme, grèves, manque de productivité…

Loin de moi une volonté de dire qu’un minimum n’est pas nécessaire et que nombres de travailleurs travaillent dans des conditions sans doute indignes. Le travail a certainement un rôle social et il construit la décence d’un niveau de vie. Mon propos ne les concerne pas.

Mais que dire de ces dirigeants qui gagnent des millions par mois ? De ces chefs de service pour qui le salaire n’est plus qu’un indicateur de soi-disant compétence ? De ces employés qui se découvrent un désir d’augmentation en achetant une maison ? De ces syndicalistes pour qui l’augmentation du salaire correspond à une augmentation de leur puissance ? De ces collaborateurs qui comptent sur le travail des autres ?… Chacun de nous peut mettre des visages sur ces cas, non ?!

Dans majorité de cas, le lien production / salaire est invisible pour les salariés. Alors évidemment la question de la motivation ou de l’implication dans un effort collectif devient complexe. Sans compréhension des enjeux il est impossible d’expliquer la valeur des salaires. Sans revenir à cette époque du troc où chaque travail valait travail, ne faudrait-il pas revenir à une évidence : chaque salaire vaut partie du chiffre d’affaires ?

Utopiste je le suis surement, irrévérencieux aussi sans doute face à ces dictateurs de la bien-pensance d’entreprise … Tant pis. Je voulais partager cette vision donquichottesque …

Revenons à un salaire qui reste l’indicateur d’un niveau de contribution aux résultats de nos entreprises !

A vous de voir …

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